Lions Club Olivet Rives du Loiret

« Le véritable ami est celui qui ne vous passe rien et qui vous pardonne tout. »
Diane de Beausacq

Je possède sur Facebook 627 amis.
Non pas 626, ni même 628,
mais bien 627 ! J’ai vérifié cette nuit .
Il y a Clément, Marie, et Blandine, et Victor,
Gabriel, et Sophie, et bien d’autres encore.
Vous imaginez bien, nous sommes de vrais amis.
Personne ne s’en étonne ! Je suis, vous l’ai-je dis ?
l’ami de tout le monde; vous aussi, vous serez, mes amis.
Ainsi, chers camarades, je m’en vais vous faire part,
De ce que ma mie Diane, m’a dit, hier, bien tard.
Nicolas sais-tu que « Le véritable ami,
ne te passe jamais rien, mais pardonne toujours tout » ?
A cela j'ajoutais qu’en effet ;
celui de préférence, connu depuis l’enfance,
celui de toute confiance, celui des confidences,
celui des espérances, celui des exigences
celui de la tolérance, celui de la tempérance
celui-là, oui, celui là , demeure et restera,
le seul, le vrai, l’unique , mon véritable ami.
Voilà qu’un jour, on demandait à Montaigne
pourquoi la Boétie était de ses amis
Et je crois qu’il avait répondu à cela :
« Parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
Sans masque, cet ami vrai, cet ami véritable,
témoigne d’une amitié, sans nulle autre pareille.
Son affection pour moi semble une telle merveille,
Ce n’est ni par plaisir, non plus par intérêt,
mais bien par vertu que nous sommes affidés.
Si à Phébus j'aspire, sa soeur Diane m'inspire
Je tiens d'elle l'idée, qu'il faut pour nous aimer,
D'abord se ressembler beaucoup pour s'entendre,
Enfin différer un peu afin d'avoir à se comprendre.
Ah, quel personnage que ce meilleur ami !
Nous avons le même âge, voilà quoi nous uni :
Mon image au miroir se reflète dans la sienne,
je me retrouve en lui, sa vie n’est pas la mienne,
sans être un autre moi, sans être alter ego,
Tout seuls, face à nos choix, nous sommes deux inégaux.
Disputes, et désaccords, et désapprobations,
Deviennent moyens dès lors, de poursuivre relation ;
Et par isomérie, nous nous configurons :
Opposés, séparés, nous voici entgegen,
Associés, Rassemblés, nous voilà zusammen,
Arrangés de la sorte, nous sommes énantiomères,
De bonne composition, nous sommes similaires,
A deux, nous différons, nous sommes complémentaires
Enfin, c’est au reflet, que notre partage se perd.
Mais si nous nous perdons, c'est pour nous retrouver,
Jamais l'un ne dit non à cette grande amitié,
Jamais rien n'est perdu, c'est d'un commun accord,
que l'une partie et l'autre, se joignent une fois encor,
Deux âmes, de concert, forment un splendide duo,
Souvent harmonie, rarement l'un est trop haut,
Aucun des deux n'orchestre l'autre,
Jamais l'un ne fait chanter l'autre,
Chacun entonne à part sa propre mélodie,
Chacun trouve sa place dans cette symphonie,
Et quand l'un donne le ton, l'autre s'y accorde,
Quand l'autre donne trop de voix, alors c'est la discorde.
Une erreur de justesse, ou d'interprétation,
Une simple maladresse et c'est la confusion.
Mais de là, surgit la réconciliation.
Nous deux, tout bourgeonnant, à l’aube de notre vie,
Nous sommes comme poires et pommes, de véritables amis.
Encore rattachés à la branche maternelle,
avides d’aventures, nous entendons l’appel,
de Nature notre mère, de Newton notre père.
Poiriers et pommiers demeurent des arbres frères,
et souvent admire-t-on, leurs branchages s’étreindre,
en de grandes retrouvailles, même leurs troncs se ceindre.
Et si pour point commun, nous n'aimons pas les vers,
Nous nous souhaitons chacun, un avenir prospère
Pour, comme les pierres qui roulent, nous éloigner du tronc,
Sans jamais nous briser, ni cesser relation.
Si mon ami la poire, a un ventre piriforme,
Moi son ami la pomme, du fait qu’il soit difforme,
En rien ne me dérange, seule la vie nous arrange ;
Il faut prendre du plaisir, et croquer à pleines dents,
Dans la vie, dans l’ami, vertueusement !
Hélas le jour viendra, il sera peu probable,
que nous chutions l’un l’autre à un moment semblable.
Et bien que mûrs et grands, il semblerait souhaitable,
Qu’ensemble, encore un temps, nous soyons fréquentables
Puissions encore parler, s’enquérir du passé,
Dire avec crudité, nos quatre vérités.
Avant, une dernière fois, de rester séparés.
Et quand nous aurons chu, que nous serons frappés,
Enfin viendra le temps, où nous serons ridés,
Lui flétri, moi pourri, ce sera une poire blette,
Je serai une pomme bête, et tout sera fini.
Alors, quand en compote, nous nous verrons réduits,
Nous serons comme deux potes, à jamais, réunis,
Partagerons en ce temps, bien plus que du pain,
Etymologiquement réservé au copain.
Je ne suis pas la Fontaine qui contait dans ses fables,
dans celle des "deux amis", par une belle prose,
« Qu’un ami véritable est une douce chose
Il cherche vos besoins au fond de votre coeur,
Il vous épargne la pudeur
De les lui découvrir vous-même »
Dans la morale de ce poème,
Il vous demande à vous, spectateurs,
Lequel des deux amis est le meilleur,
En résulte une définition de l’amitié,
Qui m’apparaît aussi tout ce qu’il y a de plus vrai.
Voilà que récemment, un camarade de classe,
En parlant à son mur, sur Facebook s’adressant,
Déclarait son discours, ainsi en commençant :
«Chers amis de Facebook » et s’en suivait ainsi, l’objet de sa parole.
Je voudrais éveiller chez vous, chers auditeurs,
Ce qui m’a tant surpris : « chers amis de Facebook »
Il y aurait donc une classification :
les amis de la rue, les amis des amis,
ceux rencontrés une fois, à l’issue d’un voyage,
ceux qui un peu plus longuement, ont été de votre vie,
les simples connaissances, les amis d’un stage,
ceux découverts hier, et ceux qu’on verra demain,
Et puis les amis proches, les amis fréquentés,
et ceux dont le nom seul, subsiste dans un carnet,
voilà donc ces cercles, ces degrés d’amitié,
et voici le plus bas ; « chers amis de Facebook ».
J’en ai 627 vous avais-je déjà dit ?
Je possède 627 de ces pauvres amis ?!
Mais… parmi ces amis virtuels, d’Internet, de réseau,
Ne serai-je pas moi non plus un de ces asociaux ?
Où sont mes vrais amis ? Toi ? Vous ? Vous tous ?
Non, je regrette, vous n’êtes pas mes amis.
Et je doute après tout d’en avoir un seulement.